Demi-coque

Avant de devenir un objet de décoration, la demi-coque était une étape dans la conception d’un bateau pour pouvoir en dessiner les plans.
Des planchettes de bois d’épaisseur constante étaient assemblées horizontalement de façon non définitive. Le charpentier sculptait dans le bloc obtenu les formes du bateau et obtenait une demi-coque à échelle réduite. Après démontage, chaque planchette représentait une ligne d’eau.

Toutes les boutiques de souvenirs à touristes regorgent de demi-coques. Si vous y regardez de plus près, ce sont toujours les mêmes bateaux (Pen Duick, Reliance, Endeavour …). Pour la plus part, les formes ne sont même pas respectées. Si cela ne change rien à l’objet de décoration pour le profane, en revanche ça en dit long sur la provenance et sur « l’artisan » qui les réalise à la chaîne.
On trouve néanmoins des fabrications superbes et de qualité.

Mais les demi-coques restent relativement simples à réaliser et cela permet de faire des bateaux originaux.
Les photos représentent la demi-coque de Annette un voilier dessiné par Gustave Caillebotte et dont les plans ont été édités dans un ouvrage du Chasse Marée.


Différentes options

(La liste n'est pas exhaustive)
1: le choix du bateau dont il faut se procurer des plans corrects
2 : la finition de la coque. Bois vernis, peinture ....
3 : réalisation ou non des infrastructures (pont, hiloires, hublots ...)
4 : le choix du support (cadre, toile, rien .... )
Dans cet exemple, les options sont : coque peinte, représentation simplifiée des infrastructures, support plaqué avec cadre.


Préparer les formes



Le model est choisi et les plans trouvés (peut être le plus difficile).
Il faut rapporter les courbes des lignes d'eau sur le bois avec un facteur d'échelle dépendant du plan bien entendu mais aussi de la taille de la demi-coque que l'on veut obtenir et surtout de l'épaisseur des planchettes de bois dont on dispose. Cette épaisseur doit être identique à la distance séparant les lignes d'eau (sur certain plan, cette distance n'est pas constante et diminue au niveau de la quille)



Dans le cas illustré, le plan a été agrandi à la photocopieuse pour une épaisseur de planchettes de 12mm. Puis, les formes sont collées sur du carton léger.

Prendre soins, sur chacun des gabarits de ligne d'eau de repérer un axe commun pour les aligner.

Des gabarits transversaux (ici à gauche) permettent de contrôler le travail lors de la mise en forme.

Une autre solution consiste à coller les formes de papier sur du contreplaqué multiplis. Les formes sont découpées à la scie à chantourner et peuvent servir de gabarit pour une fraise à copier montée sur défonceuse. On peut alors faire de petites séries.

Le choix du bois

Il découle naturellement du choix de la finition. Mais il faut un bois homogène sans noeud (le pin est à proscrire). Personnellement j'utilise du Ramin vendu chez Le Roy Merlin en différentes épaisseurs et sous label FSC.


La découpe

Si les formes sont en carton, je reporte le contour sur mes planchettes (sans oublier de marquer le repère d'alignement). Et la découpe se fait à la scie à chantourner en laissant une petite marge (env. 1mm)

Si les formes sont en contre plaqué, je les reporte aussi sur les planchettes que je découpe grossièrement. La finition se fait à la fraise à copier. Une défonceuse à poste fixe est très pratique.

L'assemblage

En s'aidant du repère d'alignement, coller les planchettes. Attention, les colles glissantes rendent le serrage délicat. Procéder alors par étapes.

La mise en forme

À la râpe, aux ciseaux, au rabot ... puis aux papiers de verre.
Attention à bien fixer la coque. La tenir à la main peut être très douloureux si le ciseau dérape.
Avec les gabarits transversaux, vérifier l'avancée du travail. Pour une finition en bois naturel, aucun rattrapage n'est possible. Alors attention avec la râpe.

Sur cette coque, le gouvernail sera rapporté par la suite.

Le travail se fait principalement au "feeling" .
Le plus difficile est, pour moi, le pont.

Préparation avant finition

Pour une finition peinte, je passe la coque avec un enduit de pâte à bois diluée dans l'eau au pinceau (vérifier la compatibilité eau/pâte à bois). Puis ponçage et enduit bouche pores.

Pour une finition bois, l'utilisation de pâte à bois doit être modérée en gardant la teinte du bois utilisé.

Les infrastructures

Sur ce model, j'ai fait un pont simplifié en latte d'acajou (achetées en magasin de modélisme. Les joints sont fait en Canson noir, le tout collée à la colle vinyle. Après séchage, le surplus de papier est arasé au cutter puis poncé.

Le tout est de trouver un compromis plaisant entre la maquette et la demie coque qui , d'origine, ne représentait que la coque.

La peinture

Je la fais à la bombe ... Il est difficile d'obtenir un beau résultat car les buses sont très médiocres. Un jour j'aurai peut être un aérographe.

Je vernis ensuite avec plusieurs couches de vernis marin soigneusement poncées.

Le font

Beaucoup de possibilités ...

Sur ces deux exemples j'ai plaqué de l'acajou sur du MDF que j'ai encadré.
Les cadres sont fait maison à la défonceuse.

Les plaques en laiton sont réalisées par un professionnel.

Annette

Mignon

Un autre plan Caillebotte. Ici seul le mât est représenté.

Les couleurs sont d'inspiration libre étant donné le manque d'informations dont je disposais.

Ailleurs sur le net

- Un autre amateur qui explique la fabrication de ses demi-coques.

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